Le droit au congé maladie vise à « permettre aux salariés de se rétablir d'un problème de santé » ; le droit aux congés payés (CP) doit « leur permettre, non seulement de se reposer, mais aussi de profiter d'une période de détente et de loisirs ». Ces droits ayant une finalité différente, la maladie prive le salarié de l'objet même du congé payé. En conséquence, lorsqu'un arrêt intervient pendant une période de congés payés, le salarié a droit au report des jours de congé non pris, à condition d'avoir notifié son arrêt de travail à l'employeur.
Ainsi en a jugé la Cour de cassation, dans un arrêt du 10 septembre qui, malgré les soubresauts politiques et sociaux, n'est pas passé inaperçu chez les décideurs économiques. Déjà abondamment commentée, cette décision, qui secoue le monde de l'entreprise, suscite des réactions diamétralement opposées, selon que l'on se place du côté des organisations syndicales ou patronales. Avec cet arrêt, la haute juridiction affirme se conformer aux standards juridiques européens, repris notamment dans une directive du 4 novembre 2003 du Parlement et du Conseil européen sur « certains aspects de l'aménagement du temps de travail ».